Petit préambule :
La véritable histoire de l'Enfant-Tofu !! Un jeune ecaflip entre dans la taverne d’Astrub accompagné d’un homme qu’une lourde cape dissimule aux regards de tous. Ils s’approchent du tavernier et lui parlent à voix basse. Alors que les deux hommes discutent, un petit xelor entre et commande une bière en chantonnant :
« - En revenant d'Brakmar
En revenant d'Brakmar
De Brakmar à Bonta
La guilde, la guilde,
De Brakmar à Bonta
La guilde de K
Bah…dit donc, il n’y a pas beaucoup d’animation dans cette taverne. Il n’y aurait pas des bonnes âmes pour nous amuser ce soir. » Il lance un regard complice à l’eca et va s’asseoir au fond de la taverne.
«- Mais si l’ami !! » L’eca grimpe sur une table pendant que sont mystérieux amis reste silencieux. « Tek Abir, notre bon tavernier, m'a donné l’autorisation de vous conter la stupéfiante histoire de L’Enfant-Tofu !!! Oui, vous avez bien entendus !! L’Enfant-Tofu ! »
Au fond, le xelor tape des mains à s’en faire mal. « Ouai, ouai l’histoire de l’enfant-tofu ! » Ce soudain intérêt intrigue la clientèle amorphe de la taverne qui se réveille soudainement et prête l’oreille à l’eca.
« - D’abord, je me présente : Chamal-Laichet pour vous servir. » Il exécute une courbette pour saluer l’assistance qui lui répond par un silence de mort. Seul le xelor au fond continue d’applaudir.
« - Je suis originaire de l’ancien village dont on trouve des ruines sur la presqu’îles des Dragoeufs. Mon père été… heu… on se fout de ce que faisait mon père. En tout cas, j’étais tout mino quand mon papa ma emmené pour la première fois à la taverne. Une bien bonne soirée. Pour mon père, j’étais maintenant un Homme avec un grand H. Faut dire que j’avais bu bien plus d’alcool de Moon que lui. Mais bon l’entraînement, il n’y a que ça de vrai ! Hum… revenons à nos affaires. Sur la route de retour qui n’était pas très droite, d’ailleurs faudrait que… hum… » L’homme dissimulé sous sa cape tire Chamal par la manche.
«- Ouai, désolé… Donc sur le chemin de retour, alors que j’aidais mon père à marcher, je vois une bande de tofu sortir d’un bosquet. Je m’arrête et les observe. J’adore ces bestioles, surtout en sauce... » Un autre coup du compagnon mystérieux.
«- Ouai, encore désolé. » Il sourit bêtement. « Donc je les observais. Vous savez, quand vous avez 10 ans, un rien vous émerveille. Et là, je vois une forme étrange sortir du même bosquet. Elle courait avec les tofus mais ce n’était pas un tofu. Trop gros, pas la même forme. Elle s’arrête et semble me regardait. Je peux vous dire que j’ai fait dans mon slip surtout que ce n’était pas mon poivrot de père qui allait me protéger. Elle s’approche. Un enfant !!! » Chamal fait des grands gestes qui font trembler la table.
«- Un enfant !!! Oui mes amis, un enfant !! Un enfant nu, sale, avec une plume de tofu dans…
- Le cul !!! » Cris un sram bourré qui titube et sort de la taverne en traînant un sac derrière lui.
« - Heu… nan. Dans les cheveux. Je tremblais et mon père roupillait par terre. L’enfant osamodas, car oui, c’était un osa, s’approche de moi et tourne autour de moi accompagné de plus d’une dizaine de tofu excités. Je lui parle. Vous voyez le genre. Je me présente d’une voix tremblotante et soudainement, il me saute dessus et, alors que je suis au sol, me renifle dans tout les sens. Il se retire puis se tient à distance. Me viens alors une idée. Je sors une fiole de bière piquée à la taverne et lui présente. Il l’a prend fugacement, l’ouvre et la vide d’un coup. Jolie descente pour un gosse plus jeune que moi. Puis sans rien dire, il part avec sa suite de tofu. J’ai réveille mon père qui n’a jamais cru un mot de ce que je lui raconté. Je décide du coup de garder secret cette rencontre mais… » Il se tourne vers le tavernier accoudé au comptoir.
«- Hey… patron !? C’est possible d’avoir une p’tite chope ? »
Le tavernier lui apporte une chope débordante de mousse. Chamal la vide d’une traite et reprend :
«- Mais ça ne c’est pas arrêté là… quelques jours plus tard, j’entends cogner à ma fenêtre pendant la nuit. J’étais terrifié mais n’écoutant que mon faible courage, je bondis de mon lit et saute vers la fenêtre et là…
- L’Enfant-Tofu !!! » gueule le xelor qui s’est levé et se balade entre les tables.
«- Parfaitement ! » Chamal sourit et se met à raconter devant un public captivé (hormis deux iop au fond qui s’amusent à se taper dessus avec les tabourets) les visites nocturnes de l’Enfant-Tofu toutes les nuits pendant les fraîches années de sa jeunesse. C’est surtout l’histoire d’une amitié naissante entre l’ecaflip et l’osa sauvage. Une heure passe et la bière coule à flots.
«- Mais il reste une énigme. Les origines de celui qui est devenu un de mes grands amis : d’où vient-il ? Pour certains, il serait un des bâtards d’Osamodas lui-même. Oui, un Demi-dieu !! Je n’irais pas jusqu’à soutenir cette hypothèse mais une chose est sur : le grand maître des tofus est ICI et il va vous faire la démonstration de ses talents !!! » L’homme à côté de lui jette sa cape au sol. C’est un osamodas.
«- KARTTIKEJA, l’Enfant-Tofu !!! » La foule est en rut ; les femmes s’évanouissent (et les gars trop bourré aussi) et ceux qui en ont le courage s’approche de l’osa pour lui poser milles questions. Il prend la parole.
«- Mes amis, je vais vous montrez l’étendu des pouvoirs qu'Osamodas et ses trois Dragons Rouges m’ont conféré !!! » Puis associant le geste à la parole, il se met à sortir des tofus, des bouftous, des prespics de sa culotte. La taverne est bientôt envahit de dizaine de créature. Au milieu de cette effervescence, le xelor agité et un feca plutôt âgé sortent discrètement de la taverne. Le spectacle se finit et Chamal, qui vidait chope sur chope à l’écart de l’agitation folle de la taverne, reprend la parole.
«- Merci mes amis !! Merci de votre attention. J’espère que vous retiendrez l’histoire du célèbre Enfant-Tofu, devenus grand prêtre de K !! Nous devons vous quitter maintenant… Oui je sais, c’est dur mais K nous appel !! » Karttikeja et Chamal se dirigent vers la porte et sortent sous les applaudissements d’une foule en folie.
Les deux compères se dirigent vers une vieille grange. La soirée est déjà bien avancée et le vent oblige l’ecaflip et l’osamodas à ce protégé les yeux avec leurs bras. Chamal ouvre la lourde porte en chêne et ils entrent dans la grange où les attendent le xelor, le sram et le féca croisé dans la taverne ainsi qu’un sacrieur.
«- KeUp, KillerEater, l’Ancêtre et Koharu. Tout le monde est là. C’est bon !
- Kanuu… j’ai un nom sacrebleu !! » lance le féca en tapant le sol de sa canne. « Ouai, ouai du calme papy. Bon alors ? Le butin ? » KeUp, le xelor, tire un sac. Tout du moins, il essaie. «Laisse-moi faire petit. » Le sram soulève le sac et le vide par terre.
«- J’ai fait les comptes patron » dit Koharu en s’adressant à Karttikeja. « On a piqué dans cette auberge pas moins de 3256 kamas, 12 baves et une cornes de bouftou, 5 amulettes du petit hibou, une épée de boisaille et une capote usagée du bwork mage ! »
«- M’ouai. » Karttikeja regarde le xelor d’un œil dubitatif. « On n’est pas là d’l’avoir cette maison frérot. Bon allez, on y va, sinon Kylina va encore nous massacrer si on arrive en retard pour le repas. » Ils quittent tous la grange.
Sur la route, Koharu qui porte le butin, s'interroge :
«- Chef ?
- Oui ?
- Vous avez vraiment été élevé par des tofus dans votre enfance ? C'est vraie toute cette histoire ? » Les autres se mettent à rire surtout Chamal qui miaule plus qu’il ne rit.
«- Crois pas tout ce qu’on raconte Koha’. » Il exquise un sourire.
«- Demande à mon frérot, il te racontera.
- A qui ?
- Ben à KeUp voyons… »
Introduction:
Tout ce que vous avez toujours voulus savoir sur Karttikeja Nom : Kervay
Prénom : Karttikeja
Race : Osamodas
Sexe : masculin
Date de naissance : 03 octolliard 610 (gravé au revers d'une médaille représentant Osamodas)
Lieu de naissance : inconnu (retrouvé dans un couffin sur les marches de la taverne d’Astrub avec KeUp)
Famille connus : KeUp et Tek Abir (père adoptif et patron de la taverne d’Astrub)
Situation maritale : célibataire
Profession : bucheron, mineur
Rang dans la guilde : Meneur des Adeptes de K et ancien meneur des K-Marades
Alignement : neutre
Hobbies : la bière, la bière, la bière et encore la bière !
Chapitre I: Le galopin
Je ne connais pas mes vrais parents.
KeUp, mon frérot, dit qu’on est les enfants illégitimes né de l’union de la fille du Seigneur de Brakmar et du fils de celui de Bonta. Pour mon petit xelor de frère, ils nous auraient abandonné pour que ce secret ne soit jamais révélé. Ce à quoi je lui réponds toujours : « arrête l’eau, ça te vas pas ! » Perso… je ne sais pas et je m’en fous. Mon vrai père, celui qui m’a élevé, c’est Tek Abir. Malgré le temps que lui prends la taverne, il a toujours su s’occuper de nous et je l’en remercie. Il nous aimait vraiment et le jour où KeUp à disparu, il a vraiment été triste. A un tel point qu’il s’est mis à vendre de l’eau dans sa taverne. Imaginé un peu l’état de cet homme pour en arriver à une telle extrémité ! Moi, pour ma part, je me suis mis à le chercher partout mais, à peine plus âgé que mon petit frère (10 ans), je ne suis jamais allez très loin. Pendant ce temps, KeUp allez trainer ses couches culottes du côté de Brakmar.
J’ai grandis et j’ai appris le métier de bucheron avec Tag Liatelle. Mais je n’ai pas appris que ça. Derrière la façade de sa petite scierie, se cachait un activiste libertaire. Pour lui, tous les féca, les xélor, les sadidas, les sram, les… enfin tout le monde devait être libre et égaux. Ni Dieu, ni maître était son crédo. J’ai alors commencé à œuvré avec lui pour un monde meilleur. Je ne compte plus le nombre de manif et les affrontements avec les CRS. (Corps Royal de Sécurité) Mon meilleur souvenir, ce garde qu’on a chopé. On l’avait mis à poil. Piqué son armure, son bouclier et son bâton. Pis on l’a renvoyé à ses collègues qui, le confondant avec l’un des manifestant, l’on tabassé. Un moment de franche rigolade. Mais un jour… Tag et moi avons été trop loin. Pour protester contre l’implantation d’une immense fabrique d’épée sur un site de nidification des tofus, un site naturel magnifique, on a tout les deux décidé de recourir à l’action violente. Par nuit, on a récupéré toute les bouses de bouftou de la région et, le jour de l’inauguration, on a fait exploser une bombe à merde en plein milieux des officiels. Dix jours à se caché. Ils ont eut Tag et j’ai décidé de fuir Astrub. J’ai alors voyagé, énormément, vivant de mon métier de bucheron, apprenant celui de mineur par nécessité.
C’est dans la taverne d’Amakna que j’ai un jour rencontré Chamal-Laichet. Le pauvre matou s’était pris une claque pas possible à la bière. Je lui ai préparé une potion de ma création : Le Remède Anti-Gueule de Bois. On a alors décidé de voyager ensemble, de taverne en taverne. Je me suis pris d’amitié pour ce matou au caractère de chien et alors que l’on se racontait respectivement nos vies, il me parla d’une rencontre qu’il avait fait quelques années auparavant. Un xélor pas bien grand avec qui il s’était mis la tête à l’envers à coup de bière pas fraiche de Brakmar. On prit la direction de la cité susdite mais rien. Personne. Chamal m’a quitté pour continuer sa vie de chat errant et moi, je suis rentré dans l’armé de Brakmar. Vous allez dire, pour un militant libertaire, ce n’est pas très malin. En fait, toujours porté par les idéaux qui m’ont fait agir aux côté de Tag, je pensé pouvoir subvertir l’armé de Brakmar en appelant à l’insoumission. Ceci, afin de mettre fin à une guerre terrible, faucheuse de vie innocente. Un massacre des classes laborieuses pour le compte d’exploiteur impérialiste qui se bâfre de caviar pendant que le peuple crève… Humm… désolé. Mais finalement, cela n’a pas eut les résultats escompté. Surtout, je ne supporté plus les avances et le harcèlement sexuel de mon supérieur, un sram du nom de Rakozy. J’ai alors quitté Brakmar et je suis revenu sur Astrub, espérant plus que tout que l’on m’ait oublié là-bas.
Je suis parti revoir mon père adoptif et pendant un an ou deux, j’ai travaillé à ses côtés. Je vivais également de mon spectacle de tofu. Papa ayant accepté que je donne des représentations dans la taverne. Vous devez connaître : « Le Tofu Fou ou l’histoire du slip magique », un spectacle magique et féérique à condition d’avoir 5g d’alcool dans le sang. Puis un beau jour, miracle, mon frère, que je pensais définitivement disparu à fait un retour en fanfare. Poursuivis par une dizaine de Bontarien en furie, ces premiers mots en rentrant dans la taverne de P'pa furent pour moi: "Hey toi ! Cache moi et je ferais de toi un osa richeeee !" Je l'ai pris par le col et jeté dans un tonneau de bière de la réserve en espérant qu'il retienne sa respiration assez longtemps pour que je baratine les Bontarien et qu'ils partent. Pas de problème, après avoir viré les pas beaux de service, je retournais là où j'avais mis mon frère et le bougre était loin de se noyer. Techniquement, il était même plus prés du coma éthylique après avoir vidé le tonneau. Totalement ivre, alors que je regardais se frère enfin retrouvé, lui essayait de me refiler un œuf de tofu pourris qui soit disant été le Dofus Marron Caca D'Oie: "Prend l'osa ! Tu m'as vausé... savué.. sauuuuvu.... sauvé j'veus dire..." Je lui ai sauté dans les bras et ce n'est qu'une fois désaoulé (et moi remis du coup de poing en pleine face) que les retrouvailles ont commencé !!! Tek à viré tout le monde et en famille, on s'est vidé tout les tonneaux de la réserve pour fêter le retour de KeUp !!!
La gueule de bois passé, la vie repris son cours, Tek bossait à la taverne pendant que KeUp et moi glandions dans les environs d'Astrub. On avais retrouvé des amis d'enfances et d'autres venus de plus loin avec lesquels on sortait, on buvait... La belle vie. Il y avait KillerEater, Koharu, Kueco, Keup et moi bien entendus.
Jusqu'au jour où nous avons rencontré le Dieu K. Investis d'une nouvelle mission, répandre le culte du Dieu K et celui de la bière (Yeah !), à cinq nous avons créé la Guilde des K-Marades. Très vite, le culte s'est répandus et très vite des gens comme Kanuu, Kazim, Kelkulo, Kylina, Kogaijy... et j'en passe, ont rejoins la guilde. Le mouvement a suivi son cour. De meneur, je suis passé larbin après un bref passage sur notre monde du Dieu K en personne puis j'ai été réhabilité. J'ai même pu invité mon ami de toujours: Chamal-Laichet, premier non-K accepté au sein des K-Marades.
Je passe sur toutes les péripéties... et il y en eut... car un beau jour j'ai disparu sans laisser de traces.
On me laissa pour mort...
On pleura beaucoup et bu encore plus mais, car il y a un mais, je n'avais pas dit mon dernier mot.
Chapitre II: I will be bock
Le soleil vient de se lever, c’est l’heure de l’ami Rik Orée. Il n’est pas encore lavé mais déjà entrain de papoté. Assis sur la marche de sa maisonnée avec la femme à Renay, Cilène Fion, c’est avec curiosité qu’il voit arrivé une petite troupe composé d’un osamodas marchant main dans la main avec une féca, de deux blondes peroxydées et d’un p’tit bonhomme à la démarche étrange.
« - Tiens, encore des touristes paumés…
- J’vous laisse Rik, j’retourneee voir mon mérie Rénaaay.
- Bonne journée Cilène. » Puis il se lève et va au devant de l’étrange compagnie.
« - J’peux vous aider ? » C’est l’osa qui lui réponds :
« - On cherche l’auberge de Tek Abir… J’avoue être du coin mais pendant mon absence ça a construit un max dans le coin… J’m’y retrouve plus…
- M’en parlé pas mon brave… Depuis que Bouigueux s’est installé ici ça maçonne dur… et pas toujours dans le respect de…
- Humm…
- Désolé mon gars, j’vais vous y emmener. »
La petite troupe traversa les ruelles déjà bien encombrées d’Astrub se laissant guider par le jeune Rik. La foule se faisait de plus en plus compact et c’est avec un brun de nostalgie que Karttikeja se laissa bercer par les cries harmonieux des camelots d’Astrub.
« - Achetez mes chacha !!! Ils sont beaux mes chacha !!
- Vends laines de bouftou garanties sans odeurs !!
- Vends Dofus Carton-pâte ultra méga rare ! Affaire à saisir !!!
- Vends !!!!
- Achète !!
- Vends !!!!!!
- Loue !!! Oô
- Vends !!
- Donneeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeaaaaaaaaargh (cris d’agonie d’un pauvre énutrof trop généreux et écrasé par une armée de jeunes aventuriers avides) »
Si la folie des ruelles d’Astrub était une douce expérience pour Karttikeja et sa Krobertine, ce n’était pas la même affaire pour leurs compagnons. Tout collé contre les deux z’amoureux, ils n’en menaient pas large.
« - Z’étes arrivé mes gens !! » Et sans rien demandé, le jeune Rik fit demi-tour et se perdit dans la foule toujours plus étouffante de la Citée des Mercenaires.
La taverne se dressait fièrement devant eux. Un peu défraichis mais toujours aussi imposante. Il y avait même Galette allongé devant la taverne comme à son habitude, un poivrot pilier de bar client depuis toujours et qui semblait avoir étais vendu à Tek avec le bâtiment.
Il poussa la lourde porte de l’auberge et entra suivis de ses compagnons.
Chapitre III: Retrouvailles
L'intérieur de la taverne était, comme à l’accoutumer, pleine à ras bord mais tout de suite Karttikeja les remarqua. Nul doute, c'était bien eux ! Les K-Marades ! Tous attablés au fond de la taverne, la plupart discutaient joyeusement et l'un d'entre eux, que Kartti ne semblait pas connaitre, dansait sur la table une chope immense dans la pogne. Mais son regard fut vite attiré par la silhouette familière de son frérot, en bout de table, assis dans ça chaise haute et en pleine conversation avec la jolie Kitty. Son cœur se mit à tressaillir. Enfin de retour au bercail…
« Heu… patron ? On fait quoi ici déjà ? » demanda Bimbau de sa voix de crécelle. Les trois autres eurent vite fait de lui sauter dessus, de la bâillonner, et de la jeter derrière le bar sous le regard dubitatif de Tek Abir.
« Elle va pas te pourrir ton retour mon tofu d’amour » murmura Krobertine avant d’embarquer Biblo et Louzette vers une table à l’écart. Kartti lui lança un tendre sourire et s’approcha du bar pour saluer son père adoptif.
« Salut P’pa, ça faisait longtemps… »
« Te v’là fainéant ? C’est pas trop tard !! T’as vue l’heure à laquelle tu rentres ??!!! C’est à ton tour de nettoyer les tables, ton frère l’a fait hier ! Tiens, attrape !» et joignant le geste à la parole, Tek lança à Kartti un vieux chiffon puant.
« Et frotte bien !! »
Sans protester, l’osa se mit au travail sur une table toute proche où un vieux féca cuvait et d’une voix à peine perceptible, il dit :
« Heureux de te revoir papa. »
Puis se fut au tour de la table où tous les K étaient réunis. Il s’en approcha discrètement et se mit à frotter un bout de la longue table de bombu la tête baissée.
« Hoooo voyez vous donc !! V’la t’y pas que ce bon Tek à engager une jolie osa pour faire le ménage… »
A ces mots, l’attention de tous les K fut attirée par le nouvel arrivant. Continuant sa petite tirade, Krigonith se leva et se planta devant Kartti dans une position qu’il voulait sexy : « Salut ma belle, alors… un petit verre avec un beau gosse com… aaarrrghhhh !! »
Karttikeja avait relevé la tête.
« FREROT !!! » lança Keup en se jetant dans les bras de l’osa. « FREROT !!! T’es pas mort !!!??? »
« Et nan… »
L’effervescence gagna rapidement l’ensemble des K. Aux retrouvailles se succédèrent les présentations aux nouveaux de la guilde et surtout une orgie hors du commun pour fêter le retour de l’osa. C’est bien plus tard dans la nuit, après que de nombreux tonneau de bière aient été vidé par les K-Marades, qu’enfin un jeune K appelé Kornazo posa la seule et unique question intelligente de la soirée (avec celle de Kayboard sur les réserves de Tek en matière de bière) :
« Mais au fait, t’as fait quoi jusqu’ici Karttikeja ? »
Chapitre IV : Une longue errance
« Attendez, attendez mes chers K, je dois vous présenter quelques amis rencontré en route. Krobertine, Bimb… venez ! Les voilà. Je ne vous présente pas ma chéwie Krobertine, vous la connaissez tous… enfin pas tous mais la plupart. Voici aussi Bimbau et Louzette, deux sœurs qui… Krigo du calme, parle lui plus lentement à Bimbau, elle est lente au démarrage. Et là, derrière le banc, c’est Biblo Sacquet. Hummm… ne faites pas attention, il croit posséder un anneau qui le rends invisible et veut s’amuser à vous faire peur. Jouez le jeu sinon il va encore être pénible toute la soirée… Nous voilà tous réunis. Bon… je commence par quoi ? Oui, oui frérot le début, je sais. Bon. J’me vide une pinte et je me lance. »
Dix bières plus tard…
« Bah frérot, tu te rappels de ce bateau que je me suis fabriquer l’hiver dernier ? Oui, celui-là. Au début de l’année, on a décidé moi et ma chéwie de se faire une petite croisière en amoureux. Tu vois le genre… Moi, ma chéwie, la mer et de la bière à profusion. Le problème avec la bière c’est qu’arrivé 5 litres ça endors et, sur un bateau, ça peut être fâcheux… On s’est échoué sur un récif et vue l’état du bateau, mon pauvre Janlin, aucun moyen de quitter les lieux. On a du coup finit les vivres et la bière sur la plage avant de s’inquiéter de l’endroit où on se trouvait. Bah ouai, tu m’connais frérot, je n’allais pas laisser se perdre une si bonne bibine. Enfin bon, du coup nous voilà tous les deux en pleine exploration de cette étrange île où pas un seul arbre ne semblait pousser. J’ai compris que plus tard le pourquoi du comment. Il se trouve que sur cette île le bois était utilisé comme monnaie. Tu vois le genre… t’as une bûche t’es riche, un tronc je t’en parle même pas mais la plus part n’avait plus que quelques copeaux et pour les plus fortuné, quelques brindilles. Alors imagine, moi et Krobertine, avec des tas de planches de bois tiré de l’épave, on était des nababs !! J’avoue, j’en ai bien profité. J’ai d’ailleurs une super villa tout en pierre blanche avec piscine et bain à remous – c’est une île volcanique – sur cette île et j’vous y inviterais avec plaisir si seulement… En fait, après 2 mois à se pavaner sur cette île, on a appris que tous les cinq ans un rituel visant à calmer le dieu volcan Sapeytésabrule avait lieu et qu’on avait la chance d’être présent pour l’événement. Bah cool on s’est dit, surtout moi, tu me connais frérot, j’adore étudier les rites des peuplades lointaines… mais quand on a sut que le rituel en question consistait à balancer le plus riche de l’île dans le cratère du volcan, on a pris la poudre d’escampette et avec le bois que j’avais pas dépensé, on a fabriquer une embarcation. Hummm… j’ai la gorge sèche. P’pa, une bière s’il te plait. »
Dix bières plus tard…
«Délicieuse… bon, j’en étais où ? Ha oui. Merci Kitty. Donc du coup, on s’est carapaté le plus vite possible de cette foutus île mais vue le peu de bois qu’il restait après que Krobertine ait tous… aie ! Heu, après avoir moi-même dépenser comme un fou sur l’île, on a vite galérer et s’est quasiment à la nage qu’on a rejoins la terre. Mais on n’était toujours pas au bout de nos peines… Depuis la côte, on pouvait voir la fumée des cheminées d’un village qui paraissait important. On a donc dirigé nos pas vers cet endroit. Seconde connerie du périple…
En arrivant, on pouvait voir une immense citée entouré de hautes murailles, en sont centre une tour immense couvrait de son ombre les masures du village encerclant la citée principale. Le spectacle était merveilleux mais, comme me l’a rapidement fait constater ma chéwie, tous les bâtiments semblaient étrangement de quinquois, mal foutus, de biais. Comme si les architectes avaient été des bworks. Après quelques heures d’errance dans le village, on a vite compris que l’on n’en était pas loin. Le second truc que m’a fait constater ma chéwie, c’est que au détour des ruelles, on ne rencontrais que des femmes, blondes et aux regards agressifs selon moi, bovins selon ma Krobertine. C’était assez flippant… puis d’un coup une horde de blondes furax armées jusqu’aux dents de brosses à cheveux, de miroirs, de limes à ongle s’est jeté sur nous et en moins de deux – pas eu le temps d’invoquer un seul tofu – on était ligotés comme des saucisses avec du jolie ruban rose. Perso, j’étais pas très à l’aise mais ma chéwie - hein chéwie ? – avait l’air de trouver ça super marrant. Les blondes en folie nous ont amené auprès de leurs reine : Sirap Notlih.
La salle du trône était entièrement peinte en un rose bonbon à vous donner l’envie de voir la vie en noire. Assis sur un large fauteuil, la reine de la Cité-Etat de Oneurone (car tel était son nom) nous observait avec hostilité. Elle prononça un long et pénible discours entrecoupé des hourras hystériques de ses sujets. Krobertine et moi n’avons saisi que peu de chose de ce long monologue mais l’essentiel était là : ma chérie allait être condamné à la prison à vie pour avoir introduit un mâle dans la cité et moi, l’objet du délit, je devais être lapidé à coup de sac à main dans la semaine qui suivait… Il n’y a pas à dire, on était dans de sales draps…
Heureusement, au cachot, c’est par chance que l’on fit la rencontre de Bimbau et Louzette, deux citoyennes de Oneurone emprisonné pour délit d’opinion. En fait, la plus « simple » des deux avait eu la mauvaise idée de répéter devant la reine les propos tenus par sa sœur la veille. Rien de bien grave, juste quelques considérations philosophiques de Louzette sur la vie et la mort mais, comme la reine de Oneurone en avait décidé au début de son règne, tout propos incompréhensible pour elle était sanctionné par de la prison. Rendez-vous compte : si une gueuse fait preuve de plus de jugeote que la reine, où va-t-on ??! Quoi qu’il en soit, on était tout les quatre mal barré.
Heureusement, le jour de mon exécution un événement perturba les choses et à quatre, nous avons pris la poudre d’escampette. Je remercie encore ce bon Elric le Mekbonarien, un brave iop albinos légèrement cinglé qui se dit le dernier seigneur d’une race en voie de disparition et aussi, accessoirement, héros universel… Merci à lui, à sa bande d’allumé qui l’accompagné lors de l’attaque de la citée de Oneurone et bonne chance pour ta psychothérapie mec… Hummmm… Une autre bière ! »
Dix bières plus tard…